Cette injonction, vous l’avez certainement affirmée vous-même, comme tant d’autres, notamment dans la sphère de l’entreprenariat. Évidemment, un créateur d’entreprise se doit d’être positif. Et pourtant ?
Citoyens du monde dit développé nous baignons dans des eaux chargées de polarités extrêmes. Selon « lémédias » le monde va très mal. Pas un instant, une ligne, une page, une vidéo, une déclaration qui ne décrive les horreurs et les malheurs de la condition humaine et de notre vaisseau spatial qui s’appelle la terre.
À l’inverse, dans d’autres vecteurs de communication, on ne parle que de réussite, d’ambition, de détermination, d’inspiration, de champions, de croissance, d’acquisition, de développement, d’innovation de conquête de marchés, de futurs. Et certains de ces porteurs de paroles positives le revendiquent ouvertement : dans l’ambiance actuelle mon pauvre monsieur, nous nous devons de parler positif, de parler de celles et ceux qui gagnent, qui innovent qui… (voir la liste ci-dessus).
Baignons-nous dans une injonction paradoxale encore appelée double contrainte ? Il semble bien que oui. Pour caricaturer, le monde est foutu (quoi que tu fasses) et tu dois rester positif et avancer.
Dans cette situation, Henri Laborit a décrit trois réponses comportementales possibles : le combat, la fuite ou l’inhibition. Quel est le meilleur ? Mauvaise question, car chacun de nous réagit de manière instinctive et selon ses croyances. En revanche les chemins sont tellement différents qu’il y a un véritable risque de scission de nos sociétés, chacun étant persuadé que « son » chemin est le seul possible !
Et vous, quel est votre chemin ? Et comment considérez vous ceux qui suivent un autre chemin ?
Celui qui ne positive pas, souvent, râle… Et celui qui râle est à considérer. Pourquoi ? Parce que râler est une forme d’exigence. On râle parce qu ‘on veut mieux. On râle car ce qui dysfonctionne doit fonctionner. Alors ne positivons pas par injonction mais ecoutons le râleur et aidons-le ! Le meilleur nous guettera alors !