En Auvergne, comme dans le reste du pays, le recours à des consultants reste marginal de la part des petites et moyennes entreprises. Par ses actions, la Chambre Professionnelle du Conseil d’Auvergne tente de faire changer les mentalités et de faire comprendre que le conseil, loin d’être une dépense, est plutôt un investissement.
Emmanuel Bommier est président de la Chambre Professionnelle du Conseil d’Auvergne (CPC) depuis février 2014. Ingénieur de formation, il commence à travailler en 1981 chez Pont-à-Mousson puis pour le groupe Valfond . En 2004, installé à Clermont-Ferrand, il passe un « executive MBA » avant de partir en tant que directeur adjoint d’une SCOP implantée à Brassac-les-Mines. Depuis 2008, Emmanuel Bommier est consultant à 40 % de son temps, les 60 % restants étant consacrés à son activité d’auditeur qualité chez Bureau Veritas. « Lorsque j’ai décidé de faire ce travail de consultant, j’ai très vite été mis en relation avec la Chambre Professionnelle du Conseil d’Auvergne qui propose de regrouper les consultants et cela m’a permis d’être introduit dans le réseau clermontois. Cette Chambre mérite que l’on développe sa présence localement, une présence qui avait déjà été bien travaillée par les équipes précédentes. Aujourd’hui, avec Alain Pollard qui est vice-président, et avec l’équipe d’animation, nous œuvrons pour lui donner encore plus de visibilité. »
La Chambre Professionnelle du Conseil d’Auvergne est membre de la Fédération Nationale des Chambres Professionnelles de Conseil et, à ce titre, bénéficie d’outils de mutualisation. Vis-à-vis de l’extérieur, l’objet de la CPC est de faire connaître les métiers du conseil, notamment à travers un projet qui s’intitule « Alliances et Services », ce projet répondant à un appel d’offre du ministère de l’Industrie. Ce projet a trois actions principales : donner des outils d’aide aux entreprises pour qu’elles expriment leurs besoins, développer une plateforme de diagnostics en ligne mise gratuitement à la disposition des entreprises et emmener le management dans la culture du conseil. Dans ce cadre, la CPC proposera des séances de travail avec des entreprises pour qu’elles réfléchissent sur l’opportunité de faire appel au conseil.
Nous organisons des réunions de travail durant lesquelles nous mettons les entrepreneurs en situation de réfléchir pour savoir s’ils ne passent pas à côté d’opportunités d’amélioration en se privant de conseil.
D’après les études réalisées, les entreprises françaises font beaucoup moins appel au conseil que leurs homologues allemandes ou belges. « S’agit-il d’un problème culturel ? Pour y remédier, nous organisons des réunions de travail, des ateliers durant lesquels nous mettons les entrepreneurs en situation de réfléchir pour savoir s’ils ne passent pas à côté d’opportunités d’amélioration en se privant de conseil. En France, un dirigeant de petite entreprise qui fait appel à du conseil craint de donner de lui une image d’homme peu compétent. En Allemagne, c’est le contraire. Celui qui ne ferait pas appel à du conseil serait considéré comme étant incompétent. Une autre cause est que le tissu économique français est constitué essentiellement de très petites entreprises qui traditionnellement, font moins appel au conseil. »
Il pourrait être parfaitement pertinent pour une petite entreprise de faire appel à du conseil, mais le coût à payer n’est pas du tout négligeable et ce qui peut paraître anodin financièrement pour un grand groupe ne l’est pas forcément pour une petite entreprise. «Dans notre projet Alliances et Services, une partie concerne le retour sur investissement. Car le conseil n’est pas à considérer comme une dépense inutile mais bien comme un investissement. Dans les ateliers de deux heures que nous proposons, il est bien souligné qu’il peut être également coûteux de ne PAS faire appel au conseil. Une entreprise qui démarre fera très rarement appel à des consultants, ce qui peut être un tort. La CPC est donc là pour accompagner les entreprises dans leur positionnement face au conseil. »
Pour ce projet Alliances et Services, la CPC est partenaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie, de France Business School et du Comité d’Expansion Economique de l’Allier. La Chambre Professionnelle du Conseil d’Auvergne et le Journal de l’Éco ont signé une convention de partenariat le 4 mars 2014 dans les locaux de Charles Bonpain, à Clermont-Ferrand. Au travers de cette convention, le Journal de l’éco s’engage à relayer les actions et les initiatives entreprises par la Chambre Professionnelle du Conseil d’Auvergne auprès de ses quelque 260 000 lecteurs annuels.