Ce qu’on ne vous a pas encore dit sur 2015

Comme vous l’ignorez peut-être, nous allons fêter cette année le cinq centième anniversaire de la bataille de Marignan. Quinze cent quinze, ça vous dit bien quelque chose ?

Mais que savez-vous des enjeux de cette fameuse bataille qui fit tout de même, environ 15.000 morts ?

Pour faire vite, au XVe siècle et début du XVIe siècle, les monarques français mènent une série de guerres en Italie pour conquérir le royaume de Naples et le duché de Milan dont ils s’estiment les légitimes héritiers. Ils vont s’allier successivement avec le Pape, les Suisses et les Florentins, eux-mêmes en lutte avec les Vénitiens.

Quand arrivent les Suisses avec leurs mercenaires. Suite à des soldes impayées par les Français, voilà t-y pas que les mercenaires suisses alliés à l’empire autrichien font le siège de la bonne ville de Dijon en 1513. Louis de la Trémoille, alors gouverneur de la ville négocie avec les mercenaires suisses et leur promet une forte rançon dont il paie un premier acompte sur le champ. Suisses, Allemands et Autrichiens lèvent alors le siège.

Las, le roi de France désavoue ce traité et le reste de la rançon ne sera jamais payé. Les Suisses se vengent et aident le Pape à chasser les Français d’Italie. Le roi Louis XII poursuit une série d’actions diplomatiques et militaires pour reconquérir l’Italie mais il meurt avant d’avoir réussi.

Le nouveau roi s’appelle François Premier et en 1514, il franchit les Alpes par un col mal surveillé, le col de l’Arche, avec quelques 30.000 hommes. La bataille s’engage finalement à Melegnano, bourgade proche de Milan, le 13 septembre avec 60.000 hommes sur le terrain. Le matin du 2e jour, les Français sont quasi défaits quand soudain, un Vénitien fort de 3.000 cavaliers et fantassins Grecs, Croates, Albanais et Bosniaques apporte la victoire aux Français.

Une paix perpétuelle est signée avec les Suisses mais les guerres d’Italie se poursuivront pendant encore plusieurs décennies.

Quelle est la morale ce cette histoire ?

  1. Il vaut mieux tenir ses engagements, surtout avec des gens qui n’ont pas le sens de l’humour,
  2. c’est donc bien vrai et historique, depuis toujours, la France ne paie jamais de rançon,
  3. pour garantir un effet de surprise, il vaut mieux surgir là où personne ne vous attend,
  4. pour gagner une bataille, il faut aussi de la chance et parfois même, l’appui de gens qu’on ne connaît pas et qui viennent de pays lointains avec des langues bizarres,
  5. l’histoire – et le futur – de l’humanité peuvent se résumer à une lutte sans fin pour le pouvoir,
  6. le story telling consiste à transformer un quasi désastre en réussite flamboyante, en français, on appelle ça l’Histoire de France,
  7. le prénom François n’est pas forcément synonyme d’échec, surtout avec un bon story telling.

Donc avec tout ça, vous êtes maintenant équipés pour commémorer avec brio le cinq centième anniversaire de la bataille de Marignan et vous allez pouvoir épater vos amis dans vos dîners en ville.

Et en 2015, restez zen…

Si vous voulez savoir pourquoi je ne vous envoie plus de vœux comme le veut la tradition chaque début d’année, voyez ici.

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